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Septième Art
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20 septembre 2006

11'09''01 : dixième!

Sean Penn (Etats-Unis), ou De l'ombre à la lumière. 

Avec ce court-métrage, Sean Penn finit de prouver ses indéniables talents de réalisateur! La réalisation est admirable et le film est un hymne à la vie plein de poésie et de tendresse.

Un vieil homme vit seul dans un appartement privé de la lumière du jour. Penn le filme au plus près dans ses gestes quotidiens (rasage, habillage, repas, ...), ce qui donne lieu à de beaux plans, la photo du film étant très belle. L'homme est en réalité veuf, mais ne s'est jamais remis de la perte de sa femme à laquelle il continue de s'adresser comme si elle était toujours présente. Il va même jusqu'à la matérialiser par l'une de ses robes posée sur le lit conjugal, et Penn nous montre la détresse quotidienne dans laquelle le vieil homme s'enfonce chaque jour davantage, tandis que dans leur pot, ses fleurs se meurent.

Et puis un matin, alors que la télé muette diffuse en direct des images de l'effondrement de la première tour du WTC, les rayons du Soleil pénètrent subitement dans l'appartement, gagnant du terrain face à l'obscurité avec une fluidité toute sensuelle. Le vieil homme surpris ouvre les yeux, émerveillé de voir son appartement enfin lumineux, et assiste à la rennaissance de ses fleurs... Il apporte alors le pot sur le lit pour le montrer à sa femme, avant de réaliser (enfin) qu'elle ne les verra jamais.

Les Américains n'ont pas tous très bien perçu le court de Sean Penn, puisqu'il semblait que le malheur des uns faisait le bonheur des autres. C'est en effet la chute d'une tour qui a permis à l'homme de sortir de l'obscurité dans laquelle il se complaisait. Cependant, la volonté de Penn était plutôt selon moi d'inciter les personnes touchées par ce drame à reprendre goût à la vie et à aller de l'avant, en démontrant que si le deuil peut donner lieu à de grandes souffrances, il ne faut pas s'y abandonner pour autant.

C'est aussi un court plein d'espoir qui tend à prouver que toujours, la vie reprendra ses droits. Et Penn illustre à merveille le proverbe disant que "L'heure la plus sombre est celle qui précède le lever du Soleil". Un film en forme de thérapie, doux et subtil.

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