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Septième Art
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20 septembre 2006

11'09''01 : septième!

Alejandro González Iñárritu (Mexique), ou Le poids des morts, le choc des corps.

Difficile de parler du court de González Iñárritu, tant celui-ci peut donner lieu à des interprétations et des réactions totalement opposés. Certains l'adorent et le considèrent comme le seul film réellement fidèle à la réalité du 11 septembre (et comment ne le serait-il pas?), d'autres le trouvent obscène et indécent...

Ici, pas de scénario, pas d'acteurs, pas de fiction, seulement des documents d'archives. Le film débute par un long plan noir, d'abord silencieux puis peu à peu rythmé par les voix de journalistes annonçant la catastrophe. Soudain, une image apparaît en flash, on distingue une tour. Les voix s'emballent et s'emmêlent, tandis qu'un bruit étrange et sonore, comme le rebond d'une balle de tennis, retentit. Ploc... Les voix poursuivent leur sombre litanie, et d'autres images apparaissent, fugitives d'abord, puis de plus en plus longues. Entrecoupées de plans noirs ponctués de ce ploc dont on commence à entrevoir l'origine... On voit maintenant distinctement des corps tomber le long des tours, à mesure que les voix des journalistes deviennent incompréhensibles. Plan noir. Ploc.

Cette alternance de plans s'étale sur environ 9 minutes... 9 minutes interminables et abominables durant lesquelles González Iñárritu ne fait rien moins que de nous plonger au coeur de l'enfer. Car tous les survivants du WTC sont formels, ce qu'ils ont vécu ce jour-là, c'était un avant-goût de l'enfer. Dire que le film est éprouvant serait donc un euphémisme.

Pour ma part, si je ne saurais mettre en doute la sincérité et la bonne foi du réalisateur mexicain, j'ai tout de même du mal à adhérer à son court, qui m'est devenu insupportable au bout de 5 minutes. En cause ma sensibilité bien sûr, mais aussi l'impression désagréable que ce film était dénué de finesse. González Iñárritu fait le choix de nous livrer un film brutal et "primitif", pour coller au mieux à la réalité et en dévoiler toute la monstruosité. D'accord. Mais les deux dernières minutes qui concluent son court m'ont paru excessivement appuyées et moralisatrices, avec grande musique pompeuse sur écran blanc (lumineux même), où va s'inscrire en arabe puis en anglais la grande question "Est-ce que la lumière de Dieu nous guide ou nous aveugle?". Quel beau sujet de philo...

Un court qui ne peut laisser indifférent mais ne pousse pas assez à la réflexion selon moi.

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