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Septième Art
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20 septembre 2006

11'09''01 : cinquième!

Idrissa Ouedraogo (Burkina Faso), ou Catch me if you can... 

S'il y a bien un court qui aie rallié tous les suffrages, c'est celui d'Ouedraogo. Il n'est pourtant pas exceptionnel, mais possède une simplicité, une fraîcheur et une sensibilité étonnantes et totalement inattendues dans un film intitulé 11'09''01 : 11 Septembre.

Il faut avouer que les attentats du 11 septembre sont ici à peine évoqués, tant ils semblent éloignés du quotidien et des préoccupations du peuple africain. Le cinéaste préfère ainsi se concentrer sur un jeune garçon obligé de quitter l'école pour vendre des journaux, afin de payer des soins à sa mère malade. Deux semaines après les attentats, et alors que les Etats-Unis promettent 25 millions de dollars à qui leur livrera Ben Laden, le garçon croit reconnaître le chef d'Al-Quaida sur la place du village. Lui et ses copains vont dès lors tout faire pour attrapper "Oussama", mais celui-ci quittera le Burkina Faso avant d'être capturé... La déception des garçons qui voient s'envoler leur rêve de richesse est particulièrement comique du fait du discours décalé qu'elle engendre ("Ben Laden, reviens s'il te plait, on a tous besoin de toi ici!"), mais sera heureusement de courte durée puisqu'ils trouveront un moyen de financer les soins pour la mère de leur ami, lequel retournera ainsi à l'école.

De cette intrigue naïve et amusante, Ouedraogo a donc réalisé un film plaisant et sans prétention. Résolument optimiste, ce court parvient toutefois à survoler les principaux problèmes que connaît l'Afrique : la pauvreté et la famine, le faible taux de scolarisation en Afrique sub-saharienne, la corruption des "grands" (qu'on oppose ici à l'innocence de l'enfance), ainsi que les maladies et autres épidémies qui sévissent sur le continent (paludisme, sida, méningite)...

Les attentats n'ont pas eu d'incidence directe sur cette partie du continent africain et ses habitants, lesquels ne retiennent du 11 septembre qu'une aubaine financière matérialisée par la figure d'un Ben Laden à capturer. Et finalement, on se dit que ça aurait été bien que Ben Laden soit attrapé par ces gamins au grand coeur, si ça avait pu permettre à leur pays de recevoir 25 millions de dollars d'un coup de baguette magique. Tant d'argent pour la capture d'un seul terroriste... Qui a dit que le crime ne paie pas?

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