Le Sang des Bêtes

Nous sommes en 1948, trois années après la seconde guerre mondiale, la vie a repris son cours et Georges Franju son travail derrière la caméra. Il réalise alors "Le Sang des bêtes", un documentaire de 22 minutes sur le thème... des abattoirs, une réflexion sur le métier de tueur, une réflexion sur la mort...

Les lieux de tournages, deux abattoirs de Paris, Vaugirard dans le 15ème arrondissement et La Villette dans le 19ème sont les lieux d'un massacre quotidien et nécessaire, pour que certains vivent, d'autres doivent mourir.

Les images sont implacables, la réalité cruelle et crue, et la narration duale, quand on s'approche des lieux de massacre, une voix féminine prend en charge la description de la place, on sent comme une gène, une timidité dans cette voix, comme une appréhension d'un monde que l'on imagine, vu de l'extérieur, rouge, implacable et meurtrier... Puis une voix d'homme prend le relais lorsque l'on rentre en ces lieux, froide, neutre, assassine. Elle décrit les tâches accomplies ici en des termes techniques, méthodiques, enlevant par là même toute possibilité d'apitoiement, ici on travaille, on ne s'attendrit pas...

Le noir et blanc n'enlève rien aux scènes,