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Septième Art
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16 septembre 2006

La souris qui rugissait

La souris qui rugissait, satire politique réalisée en 1959 par Jack Arnold (dont on retiendra surtout L'homme qui rétrécit il est vrai), est une comédie à l'humour so british génialement servie par Peter Sellers et Jean Seberg notamment.

Au lendemain de la Seconde guerre mondiale, le duché de Fenwick, "plus petit Etat du monde", est ruiné par un faussaire en vin.
La croissance exceptionnelle de l'Allemagne et du Japon, grands perdants de la guerre, lui donne alors l'idée de déclarer la guerre aux Etats-Unis dans l'espoir de la perdre, afin de pouvoir bénéficier de l'aide internationale...

L'idée de départ (de génie?) de déclarer une guerre perdue d'avance aux Etats-Unis va néanmoins se trouver déjouée par l'étonnante réussite de l'armée du Duché, qui parvient à s'emparer de la "bombe la plus puissante jamais créée", bien aidée en cela par la situation à New-York et la rumeur grandissante de l'arrivée de martiens (l'impact des costumes des Fenwickiens sur les autochtones va ainsi, et contre toute attente, leur être profitable).

Sur ce sujet pour le moins original et séduisant, La souris qui rugissait (en référence au lion de la Goldwyn Mayer) enchaîne les gags et situations absurdes pour une comédie au final très réussie! Ce film, qui se déroule en 1959, critique ainsi de façon légère et burlesque l'hypocrisie des "grandes nations", à l'instar de ces Etats qui offrent leur amitié au duché de Fenwick (dont ils ignoraient l'existence deux jours auparavant..) sitôt qu'ils le savent en possession de la bombe X. Toutefois, et pour notre plus grand plaisir, La souris qui rugissait n'épargne pas non plus la "vieille" Europe, les systèmes parlementaires si facilement détournés par les politiciens, et encore moins les diplomates pour qui le monde est un vaste terrain de jeu.

En plus du prologue en voix off retraçant l'historique du petit duché de Fenwick ("15 km2 trois quarts" ; "le surnom mérité de père de ses sujets", ...), on notera comme passages clés la traversée de l'Atlantique, la rumeur, la prise d'otages, l'attente des diplomates russes et américains aux portes du duché (avec la partie de Diplomacy), le match de rugby et bien sûr, la découverte finale (que le narrateur de l'histoire m'a interdit de dévoiler!). La générique du début, dans lequel une souris fait fuir de son piédestal la statue symbole de la Columbia, constitue également une scène d'anthologie.

Outre son intérêt indéniable et ses nombreuses qualités, La souris qui rugissait permet à Peter Sellers d'endosser plusieurs rôles, ici à cause du "goût prononcé du duc de Fenwick pour les femmes"...(!). Et qu'il revête les habits du ballot Sully, chef des armées de sa très gracieuse Duchesse, ceux du Premier ministre, stratège hors pair, ou ceux (moins seyants..) de la souveraine elle-même, il est vraiment hilarant.

Enfin, La souris qui rugissait, en satire des années 1950, annonce Le docteur Folamour (et sa critique des années 1960) que Stanley Kubrick réalisera en 1964 et dans lequel Peter Sellers nous démontrera une fois de plus toute l'étendue de son talent, en interprétant là encore trois rôles différents.

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